“Mash”, ce mot on l’entend souvent dans les écuries. Mais qu’est ce que c’est exactement ? Une simple friandise ou un repas à part entière ? On fait le point
“Mash” vient de l’anglais et veut dire “pâté” ou “bouillie”. Industriel, façon « soupe lyophilisée » sur lequel il suffit d’ajouter de l’eau chaude, ou au contraire « fait maison », il répond à une norme universelle : faire tremper dans de l’eau très chaude différentes céréales pour les cuire et les faire gonfler.
La cuisson des céréales permet de ramollir leur paroi cellulaire mais également d’intégrer à la ration des éléments qui sont habituellement indigestes lorsqu’ils sont consommés crus, comme les graines de lin par exemple. A la base, le but du mash est de faciliter la digestion et d’aider à réhydrater nos chevaux et de décongestionner l’appareil digestif. Nourriture idéale en hiver, elle permet au cheval de manger « chaud » (toutes proportions gardées), donc d’apporter des calories supplémentaires à l’organisme. Il dispense également un apport en protéines moindre qu’une ration concentrée classique. Comme le dit si bien le champion Nelson Pessoa, « donner du bon mash tiède à nos chevaux l’hiver est primordial et permet de les rendre moins chauds lorsqu’il fait froid ! ».
Le mash est également un aliment conseillé en été car il permet de « réhydrater » le système digestif du cheval qui perdra plus d’eau, par l’intermédiaire de la sueur, dès que les températures augmentent.
« Donner du bon mash tiède à nos chevaux l’hiver est primordial et permet de les rendre moins chauds lorsqu’il fait froid ! »
Nelson Pessoa
Nous aimons faire plaisir à nos chevaux. Bien que le cheval soit un animal routinier surtout quand il s’agit de toucher à sa sacrosainte alimentation, la distribution d’un repas exceptionnel de mash n’est pas déconseillée, bien au contraire. On fera quand même attention aux chevaux au système digestif compliqué et capricieux ou souffrant de lourdes pathologies. Dans tous les cas, il faut se référer à son vétérinaire avant d’intégrer de nouveaux aliments.
Attention à l’amidon!
Il est impératif de veiller à ne pas déséquilibrer la ration quotidienne, en veillant surtout, à l’apport en amidon. Pour cela, on va se conformer aux indications fournies sur les paquets en cas de mash « industriel ».
Pour qu’un mash soit efficace, il doit être équilibré et facile à digérer. On préconise alors, au maximum, 100 grammes d’amidon pour 100 kilos de poids vif. En faisant bien attention à ne jamais dépasser 750 grammes d’amidon par repas. Ceci est valable pour des chevaux qui ont l’habitude d’avoir une ration céréalière et sans pathologie reconnue. En cas d’excès, l’amidon ne sera pas digéré dans l’intestin grêle, mais il ira se nicher dans le gros intestin qui abrite une flore intestinale saine, abondante et diversifiée, créant ainsi une fermentation néfaste et un déséquilibre de la flore. Un apport trop important d’amidon est également en partie responsable, des myosites appelées couramment « coups de sang » après un gros effort.
Avant toute distribution de ration concentrée, granulés ou mash, le plus important est de permettre un accès suffisant en foin de bonne qualité pour contribuer à une bonne efficacité digestive. La distribution des rations des chevaux est « presque aussi simple » que l’alphabet E-F-G : Eau à volonté, Foin, Grains !
Le mash est également d’une grande aide lorsqu’il s’agit de distribuer des médicaments ou des compléments alimentaires. Il est tout à fait possible de distribuer un mash plusieurs fois par semaine, toujours en accord avec son vétérinaire, ou mieux encore un nutritionniste.
“La distribution des rations des chevaux est « presque aussi simple » que l’alphabet E-F-G : Eau à volonté, Foin, Grains ! “
Le mash a vraiment tout bon.
Mais le mash peut être distribué après un gros effort, compétition ou randonnée par exemple, afin de venir re gonfler les stocks de glycogène-qui permettent les contractions musculaires- qui s’épuisent quand les muscles surchauffent et venir réhydrater le système digestif qui va chauffer pendant l’effort (jusqu’à 42° après une course d’endurance de 100 km!).
Le mash est aussi un repas préconisé les jours d’activité moindre, ou mieux encore la veille, afin de ne pas surcharger le système digestif en mettant l’ « estomac au repos » . En tant qu’aliment très appétant et digeste, il permet d’apporter une ration généralement plus volumineuse qu’une ration concentrée et sèche. Du fait qu’il contienne beaucoup d’eau il permet d’augmenter la sensation de satiété et de remplir le tube digestif. Ainsi il permet de limiter la consommation excessive de paille et donc, la formation de bouchons.
La reco d’Horserie
Recette de mash maison
- Orge = 300g de céréales sèches avant cuisson,
- Avoine = 300g de céréales sèches avant cuisson,
- Son de blé = 200g de matière sèche avant cuisson. Le son de blé absorbera l’eau durant la cuisson, il faut donc veiller à ajuster les quantités en fonction de la texture souhaitée en prenant soin de ne pas dépasser les doses recommandées.
- Graines de lin = environ 50g de graines sèches. Les graines de lin sont là pour fournir la texture « gélatineuse » au mash.
On mélange préalablement l’orge, l’avoine et le son de blé. On fait cuire le tout dans notre cuiseur avec de l’eau bouillante pendant plusieurs heures. En règle général on compte en trois heures et quatre heures pour obtenir la texture souhaitée, trois heures étant le minimum recommandé. En toute fin de cuisson on ajoute les graines de lin, qui doivent impérativement être cuites car elles sont indigestes crues.
Le mash ne doit pas être trop liquide pour permettre la mastication, ni pâteux pour garder son côté appétant.
A la fin de la cuisson on peut intégrer au mash toutes sortes de friandises. Des carottes, des pommes, des endives ou encore du miel dont les chevaux raffolent.
Avant de le distribuer on s’assure qu’il ne soit pas trop chaud, et on ajoute les compléments alimentaires – si besoin- juste avant de servir pour qu’ils conservent leurs bienfaits!